— Comme c’est bête de ne plus être le petit garçon et la petite fille qui se disaient « tu » !
Les grands yeux sont redevenus expressifs, et Noël voit revenir sur les joues pâles les couleurs vives que le jeu y mettait autrefois.
On ne parla que de Noël, ce soir-là, au Verger. À peine si Églantine l’avait regardé, et cependant elle parlait de son visage, de ses cheveux et de ses vêtements comme si elle eût passé une journée entière auprès de lui. Elle ne savait pas si elle était joyeuse de ce retour. La rencontre dans le bois avait été si différente de ce qu’elle attendait ! Mais elle n’oublia pas de dire que Noël irait tous les dimanches pêcher dans l’étang.
— Nous irons le surprendre ! dit mère Clarisse qui ne savait pourquoi des roses fleurissaient, se flétrissaient et renaissaient sur le visage de Douce. Oui, elle irait à l’étang. Elle était curieuse de voir le jeune homme qu’était devenu ce gamin de Noël, qu’on n’avait pas revu depuis plus de deux ans. Elle n’eut pas à se déranger pour cela. Le lendemain même, vers le soir, elle le vit entrer au Verger. Il venait, dit-il, annoncer son retour, avec l’espoir de retrouver dans