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XVIII

La saisie des meubles surprit Mme  Dalignac comme une catastrophe. Elle consulta ses livres avec attention, compara ses dépenses avec son gain, additionna les sommes dont elle était redevable, et comprit enfin qu’elle s’était trompée en ne comptant que sur son courage et sa bonne volonté. Elle comprit en même temps que son atelier allait être détruit et que ses ouvrières seraient sans travail. Alors elle se jugea coupable de négligence. Et en pensant que tout était perdu par sa faute, elle cacha son visage dans ses mains et pleura.

Clément fut comme étourdi par la mauvaise nouvelle. Malgré tout, il avait conservé l’espoir de voir prospérer sa tante. Et s’il ne pleura pas comme elle, il mit aussi ses mains sur son visage.

Lorsqu’il fut plus calme, il chercha un remède au mal qui était dans la maison. Il n’en trouva pas d’autre que l’association Doublé-Dalignac sœurs. Il rappela les mots de Mme  Doublé : « Je payerai vos dettes et nous rendrons les machines à ce Juif. » Et ce qu’il dit ensuite était si juste et