bourg. Elle s’asseyait de préférence aux endroits où s’était assis son mari, et comme lui elle regardait passer la foule.
Nous y retrouvions Gabielle et Jacques avec leurs enfants. Jacques ne se tenait pas beaucoup plus droit qu’autrefois, mais Gabielle portait sa nouvelle grossesse de telle sorte qu’il était bien difficile aux passants de l’ignorer. Elle n’était pas moins fière de marcher entre le petit garçon et la petite fille de Sandrine qu’elle avait su faire rendre à leur père. Le petit Jacques l’appelait maman et ne la quittait guère. C’était un joli enfant qui s’effarouchait de la moindre bousculade et refusait de s’éloigner, tandis que la petite Sandrine se mêlait à tous les groupes et savait toujours retrouver ses parents.
Oh ! comme elle ressemblait à sa mère, la petite Sandrine. Mêmes cheveux soyeux et bouclés, mêmes yeux dont le regard semblait vous avertir que l’on pouvait compter sur elle. Elle n’avait que huit ans et déjà son tout petit visage avait une expression sérieuse.
Jacques était en admiration devant sa fille.
Il lui prenait les mains comme il les prenait autrefois à Sandrine, et il lui disait tout ému :
— Petite chère amie.
À les regarder Mme Dalignac oubliait sa peine. Elle y pensait encore quand la petite famille n’était plus là, et elle disait comme pour elle seule :
— Ce Jacques…