que sa voix en était tout enrouée. Un rassemblement s’était formé autour d’eux et des gens disaient :
— Il faudra bien qu’il entre ; il n’est pas le plus fort.
Et le lendemain, Paul l’avait bien reconnu dans la cour de la récréation.
Paul pensait à toutes ces choses et une grande pitié lui venait pour ces poulains que le bateau allait emporter et bientôt déposer dans des endroits inconnus. Tout à coup, il vit les femmes qui encombraient le passage s’écarter pour laisser passer une grande jument blanche. Elle marchait lourdement et cherchait à s’arrêter à chaque instant. La femme qui la conduisait s’arrêtait en même temps qu’elle, puis reprenait sa marche en disant à la bête :
— Allons, viens donc !
Paul reconnut aussitôt la mère de son poulain préféré. Le petit suivait tout affolé ; il courait autour de sa mère en poussant de petits hennissements qui ressemblaient aux cris d’un tout petit enfant.
Le marchand le suivait et cherchait à lui