Page:Audoux - La Fiancee.djvu/177

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se fit un grand mouvement dans la foule, comme si les gens s’écartaient pour laisser passer quelqu’un de très pressé et, peu de temps après, on entendit la chanson des pompes à incendie. Deux notes seulement, mais si rapprochées et répétées avec tant d’insistance que cela faisait penser à un air très varié dont la foule connaissait les paroles. On entendait de tous côtés :

— Les voilà déjà !

— Ils ont l’échelle de sauvetage !

— Voyez comme leurs casques sont brillants !

Cependant de gros tuyaux souples se déroulaient et s’allongeaient vers les prises d’eau, pendant que l’échelle glissait de son chariot pour venir s’appuyer contre le balcon du deuxième étage. Le couloir de la maison apparaissait noir comme l’entrée d’une caverne. Les pompiers y pénétraient graves et attentifs, avec une torche allumée au poing et à les voir ainsi on pensait à des hommes dévoués et résolus, s’en allant attaquer un monstre pour sauver leurs frères.

Comme si le feu les eût reconnus, il redou-