Page:Audoux - La Fiancee.djvu/21

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

leur reprochait leur audace, disait en les jetant au fumier : « On pensera aux fleurs plus tard. Il nous faut des légumes pour tout notre hiver. » Et, à peine avait-elle enlevé une salade que Nestin venait enfouir à sa place une poignée de haricots. Puis vint la cueillette des fruits. Elle fut plus abondante que les vieux ne l’espéraient, grâce aux soins donnés à tout ce qui avait mission de les nourrir. Les cerises et les prunes, pour la plus grande partie, devinrent des confitures. Et, plus tard, les poires et les pommes furent portées au grenier pour y être conservées à l’abri de l’humidité. Et comme, désireux de posséder autre chose encore, Nestin et Nestine fouillaient minutieusement les arbres du bord de l’eau, s’étonnant que les saules et les aulnes n’aient pas de fruits, ils découvrirent soudain le néflier.

— Qu’est-ce que c’est que cet arbre bossu ? demanda Nestine.

À leur arrivée, au printemps, ils ne l’avaient pas aperçu parce que, à peine feuillé, il faisait corps avec le noisetier dont les multiples branches formaient un étroit mais très