Page:Audoux - La Fiancee.djvu/217

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— On dit aussi, qu’à la nuit noire, on l’a vu rôder autour de la maison de la mère Clarisse. Vous savez bien, celle-là qui a élevé tant d’enfants de l’assistance.

— Oui, oui, fit de la tête Madame l’Infirme qui connaissait parfaitement la mère Clarisse avec laquelle elle s’entretenait souvent des enfants élevés autrefois par elle. Et surtout de l’un d’eux : Jean, le préféré, si affectueux pourtant, et qui ne donnait plus de ses nouvelles depuis des années.

Comme pour rassurer la paysanne autant qu’elle-même, elle dit doucement :

— Ce rôdeur, c’est peut-être tout simplement un des nombreux enfants de la mère Clarisse qui revient la voir ?

— Peut-être bien, mais il faut se méfier ; ces enfants sans père ni mère, ça devient quelquefois des mauvais sujets.

Madame l’Infirme leva la main pour protester tandis que son fin visage devenait plus rose et que ses yeux expressifs se fixaient au loin comme si elle regardait profondément dans le passé.

Madame l’Infirme était Parisienne. Parce