Page:Audoux - La Fiancee.djvu/238

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aux amandes et à l’angélique, sur les bâtons de sucre de pomme et sur les boîtes de nougat, puis il baissa la tête et dit lentement :

— Je ne veux rien de tout ça !

— Bien sûr ! dit Aline, il n’est plus d’âge à aimer les bonbons. Menons-le plutôt voir la géante et le charmeur de serpents !

Et ils entraînèrent le gamin dans la cohue.

Mais, arrivé devant le palais de la géante, Charlet recula :

— Je n’ai pas envie de la voir, dit-il.

Il recula de même pour le charmeur de serpents.

— Je ne veux pas entrer là.

Ah ! bon, fit Aline, je parie que tu veux aller au cirque voir sauter les petits chevaux ?

Et avant que Charlet eût répondu, il était devant la plus belle parade de la fête. Des danseuses glissaient et levaient la jambe, et leurs robes couleur de ciel et leurs beaux cheveux bruns ou dorés, tout en boucles légères, les faisaient paraître plus jolies que des princesses. Un clown, vêtu de croissants de lune et d’étoiles brillantes, invitait à danser un