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Page:Audoux - La Fiancee.djvu/247

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— Oui, c’est moi, dit la femme sans baisser le ton.

Le père Sylvain avait bonne envie de lui poser d’autres questions. Il aurait voulu savoir pourquoi elle était si misérablement vêtue, pourquoi elle portait au bras un panier rempli de petits paquets aux enveloppes sales, qu’il devinait être des restes de nourriture ramassés n’importe où.

Il aurait voulu savoir pourquoi les enfants dormaient dans la fougère et où était leur père et il demanda seulement :

— Est-ce que votre mari est bûcheron aussi ?

Elle eut un geste par-dessus l’épaule :

— Oh ! mon mari, fit-elle…

Et sans plus s’occuper du père Sylvain, elle posa son panier et appela les enfants qui arrivèrent aussitôt en secouant leurs fougères.

Peu après, assis sur le même fagot que leur mère, deux garçons de même taille et pareillement dépenaillés dévoraient des croûtons graisseux, au creux desquels restaient encore quelques débris de charcuterie, tandis que la petite fille, tout en grignotant du bout des dents, sautait sur un pied et menaçait à tout