les plus précises. Ce même jour aussi il lui avait appris qu’il était le fils d’un gendarme, et que sa famille l’avait renié parce qu’il avait épousé la fille d’un contrebandier. À entendre son père lui parler comme à une grande fille, un peu de fierté lui était venue alors, et sa tendresse pour lui en avait encore augmenté.
Et voilà qu’aujourd’hui, à ressasser tous ces souvenirs, elle ressentait presque de l’orgueil en pensant aux paroles du gendarme de Septmoncel : « Les douaniers disent que tu l’aidais à passer sa contrebande. »
Tout en s’assurant que les marchandises étaient à l’abri de l’humidité, Valserine ramassa les bouts de ficelle qui traînaient à terre et les roula en pelotte. Elle faisait cela sans se presser, rien que pour augmenter son travail et rester plus longtemps dans la cachette. Elle se sentait en sûreté dans ce trou, et elle imaginait pouvoir y vivre des journées entières sans s’y ennuyer.
Toutes les pierres sur lesquelles on pouvait s’asseoir lui rappelaient une histoire ; car c’était là seulement que le contrebandier parlait des ennuis qu’il rencontrait dans son mé-