Page:Audoux - La Fiancee.djvu/89

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

s’étonnait de ne plus entendre la voix monotone du conducteur.

Cependant elle suivait docilement la jeune femme, et elle essayait de sourire aux enfants qui couraient en avant et se retournaient, marchant à reculons pour mieux la regarder.

Tout au bout de la rue les enfants entrèrent en se bousculant dans une maison dont la porte était grande ouverte. Et moins d’une minute après Valserine y entrait aussi. Elle vit le sourire affectueux et gai d’une vieille femme qui s’efforçait de faire taire les enfants qui parlaient tous à la fois, et elle vit la pièce bien éclairée et toute garnie de meubles simples comme ceux de sa maison, et sa confiance augmenta.

Ce fut le lendemain seulement, pendant le repas de midi, que Valserine sut qu’elle allait entrer comme apprentie dans une diamanterie. On était un dimanche, les enfants avaient de jolis vêtements clairs. Leur mère portait une robe bien ajustée, et la table de la salle à manger était mieux garnie encore que la veille.

Au milieu du babillage bruyant des en-