Page:Audoux - La Fiancee.djvu/92

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chaque regard la dévisageait au passage, mais elle n’osa pas lever les yeux, et elle ne vit plus que le carrelage clair et lisse sur lequel elle posait les pieds, et les tabourets des ouvriers qu’elle dépassait un à un. Puis, une pression sur l’épaule la fit s’arrêter, et elle entendit la même recommandation que l’instant d’avant.

— Prends bien garde aux courroies.

Elle mit la blouse noire que Mme Rémy lui avait achetée en remplacement de son tablier d’écolière, et, malgré le ronflement des courroies qui commençait à lui remplir les oreilles, elle entendit encore que Mme Rémy lui recommandait de ne pas bouger de sa place, et de bien regarder ce qui se faisait autour d’elle afin de se familiariser avec les choses.

Elle s’assit comme les autres sur son haut tabouret.

Sa blouse trop longue la gênait aux genoux et l’obligeait à rapprocher les jambes. Elle croisa ses mains pour être bien sage, et de tous ses yeux elle regarda ce qui se faisait dans la diamanterie.

Elle remarqua tout de suite que les diaman-