Page:Audoux - Marie-Claire.djvu/131

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
113
MARIE-CLAIRE

bois, il me sembla voir un mur blanc tout au bout ; je m’avançai un peu et je reconnus que c’était une petite maison étroite et haute. Sans plus réfléchir, je cognai à la porte ; je voulais demander que l’on me garde en attendant que la pluie ait cessé. Je cognai une seconde fois, et aussitôt j’entendis remuer dans la maison. Je croyais qu’on allait m’ouvrir la porte, mais ce fut la fenêtre du premier étage qui s’ouvrit. Un homme qui avait un bonnet de coton demanda :

— Qui est là ?

Je répondis :

— Une petite fille.

L’homme reprit d’une voix étonnée : « Une petite fille ! » puis il me demanda d’où je venais, où j’allais, et ce que je voulais.

Je n’avais pas prévu toutes ces questions, et je nommai la ferme que je venais de quitter ; mais je mentis en disant que j’allais retrouver ma mère qui était malade, et je le priai de vouloir bien me faire entrer dans sa maison pendant la pluie.

Il me dit d’attendre et je l’entendis causer avec une autre personne ; puis il revint à la