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MARIE-CLAIRE

née suivante, elle mit un gros caillou dans sa bouche pour s’empêcher de dormir. Chaque fois qu’elle se laissait aller au sommeil, ses dents portaient sur le caillou, et elle se réveillait aussitôt.

Je pensais aussi à la grand’messe où Colette chantait à pleine voix. Je revoyais la débandade sur les pelouses, et l’air tout affairé de sœur Marie-Aimée s’occupant du grand repas des fêtes.

Et ce soir, au lieu du visage fin et aimant de sœur Marie-Aimée, je verrais la figure ingrate de Mme Alphonse, et les yeux luisants de son mari qui me faisaient tant peur ; et en pensant qu’il me faudrait rester encore longtemps à la ferme, je me laissais aller à un profond découragement.

Quand je fus lasse de pleurer, je vis avec surprise que le soleil avait beaucoup baissé. À travers les branches du buisson, je voyais s’allonger sur le pré les ombres longues et minces des peupliers ; et, plus près de moi, je vis aussi une grande ombre qui bougeait. Elle s’avançait, puis s’arrêtait, et s’avançait de nouveau.