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Page:Audoux - Marie-Claire.djvu/219

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MARIE-CLAIRE

pensée ; il s’exprimait comme lui, et je leur trouvais un air de ressemblance.

Vers le soir, je crus le voir passer devant les écuries, et la minute d’après, il s’arrêtait sur le seuil de la lingerie.

Ses yeux passèrent sur moi, pour se poser sur Mme Alphonse ; il tenait la tête haute, et sa bouche fléchissait un peu du côté gauche.

Mme Alphonse dit, d’une voix traînante, en le voyant :

— Tiens, voilà Henri.

Elle se laissa embrasser sur les deux joues ; puis elle indiqua une chaise à côté d’elle. Mais lui, s’assit un peu de travers sur la table, en repoussant la toile.

Comme Adèle passait, Mme Alphonse lui dit :

— Si vous voyez mon mari, dites-lui que mon frère est ici.

Je mis quelques instants à comprendre ; puis je devinai brusquement que c’était lui le fils aîné de Mme Deslois.

Une honte que je n’avais pas encore connue me fit rougir violemment, et un immense regret me vint d’avoir parlé de sœur Marie-Aimée.