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MARIE-CLAIRE

Mélanie m’accompagna jusqu’à la porte.

En passant devant le vieux banc, je vis qu’un des pieds avait cédé, et qu’il était tombé dans l’herbe par un bout.

À la porte, je trouvai une femme aux yeux durs. Elle me dit avec autorité :

— Je suis ta sœur.

Je ne la reconnus pas.

Douze ans avaient passé depuis notre séparation.

À peine dehors, elle m’arrêta par le bras, et d’une voix aussi dure que ses yeux, elle me demanda combien j’avais d’argent.

Je lui montrai les deux pièces d’or que je venais de recevoir.

— En ce cas, dit-elle, tu feras mieux de rester dans la ville, où tu trouveras plus facilement à te placer.

Tout en continuant d’avancer, elle m’apprit qu’elle était mariée à un cultivateur des environs, et qu’elle ne voulait pas se créer des ennuis pour moi.

Nous étions arrivées devant la gare.

Elle m’entraîna sur le quai, pour l’aider à porter quelques paquets ; elle me dit adieu,