Page:Audoux - Marie-Claire.djvu/41

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
23
MARIE-CLAIRE

— Ça, c’est trop fort ; ce n’est pourtant pas la chatte qui ouvre la porte toute seule.

Il me semblait qu’elle avait peur : je l’entendais remuer dans son lit, et tout d’un coup elle se mit à crier :

— Mon Dieu ! mon Dieu !

Ismérie lui demanda ce qu’elle avait. Elle nous dit qu’une main ouvrait la porte à la chatte, et qu’elle venait de sentir un grand souffle sur son visage.

Dans la demi-clarté, on voyait la porte entr’ouverte. J’étais très effrayée. Je pensais que c’était le démon qui venait me chercher. Au bout d’un long moment, on n’entendait plus rien. Bonne Esther demanda si l’une de nous voulait bien se lever pour souffler la lampe, qui n’était cependant pas très loin de son lit. Personne ne répondit. Alors elle m’appela. Je me levai, pendant qu’elle disait :

— Toi qui es si sage, les revenants ne te feront rien.

Elle se tut en même temps que je soufflai la lampe, et tout de suite je vis des milliers de points brillants, pendant que je sentais un