Page:Audoux - Marie-Claire.djvu/59

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Depuis quelque temps, sœur Marie-Aimée devenait triste ; elle ne jouait plus avec nous ; souvent, elle oubliait l’heure de notre dîner. Madeleine m’envoyait la chercher à la chapelle, où je la trouvais à genoux, le visage caché dans ses mains.

Il me fallait la tirer par sa robe pour me faire entendre. Il me sembla plusieurs fois qu’elle avait pleuré ; mais je n’osais pas la regarder de peur de la fâcher. Elle paraissait tout absorbée, et, quand on lui parlait, elle répondait par oui ou par non, d’un ton sec.

Pourtant, elle s’occupa activement d’une petite fête que nous faisions tous les ans à Pâques. Elle fit apporter les gâteaux que l’on rangea sur une table, en les recouvrant d’une