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MARIE-CLAIRE

curé me rendait un peu de confiance. Mais il fallait toujours qu’il m’aidât à me rappeler mes péchés : sans cela, j’en aurais oublié la moitié.

À la fin de la confession, il me demandait toujours mon nom. J’aurais bien voulu en dire un autre, mais en même temps que j’y pensais, le mien sortait précipitamment de ma bouche.

Le moment de la première communion approchait ; elle devait avoir lieu au mois de mai, et on commençait déjà les préparatifs.

Sœur Marie-Aimée composait des cantiques nouveaux ; elle avait fait aussi une sorte de cantique à la louange de M. le curé.

Quinze jours avant la cérémonie, on nous sépara des autres. Nous passions tout notre temps en prières.

Madeleine devait surveiller notre recueillement ; mais il lui arriva plus d’une fois de le troubler, en se disputant avec l’une ou l’autre.

Ma camarade s’appelait Sophie.

Elle n’était pas bruyante, et nous nous éloignions toujours des disputes. Nous causions