“ Mon garçon est à Paris ; il est employé dans un magasin et il va se marier avec une demoiselle qui est aussi dans un magasin. ”
Le voyageur posa son journal ouvert sur ses genoux ; il le maintint d’une main, en se rapprochant au bord de la banquette, et il demanda :
“ Est-ce que la fiancée est jolie ? ”
“ On ne sait pas, ” dit l’homme, “ on ne l’a pas encore vue. ”
“ Vraiment, ” dit le voyageur, “ et si elle était laide et qu’elle ne vous convienne pas ? ”
" Ça, c’est des choses qui peuvent arriver, ” répondit le paysan ; “ mais je crois qu’elle nous plaira, parce que notre garçon nous aime trop pour prendre une femme laide. ”
“ Et puis, ” ajouta la femme, “ du moment qu’elle plaît à notre Philippe, elle nous plaira aussi. ”
Elle se tourna vers moi et ses doux yeux étaient pleins de sourires. Elle avait un tout petit visage frais, et je ne pouvais croire qu’elle fût la