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LES POULAINS
’ÉTAIT la fin de l’été, et
aussi le dernier jour des
vacances de Raymond. Sa
mère et lui devaient quitter le soir
même la petite île où ils venaient de
passer deux mois.
Pendant que sa mère terminait les paquets, Raymond s’en alla courir une dernière fois sur la lande. Depuis qu’il était dans l’île, il avait appris à aimer les bêtes. Elles n’allaient pas par troupeaux, comme dans les autres pays. De loin en loin, on voyait une vache ou un mouton, le long des rochers. Il semblait à Raymond que ces bêtes étaient là comme des naufragés attendant du secours. Dès qu’elles entendaient des pas, elles levaient la tête et appelaient de leur voix de bêtes. Elles regardaient