Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 1.djvu/133

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S’ils se sentent blessés, ils font les plus gauches efforts pour se sauver, et quand on les prend dans la main, ils ouvrent le bec à plusieurs reprises, et de toute sa grandeur, comme si les mandibules jouaient sur des gonds qu’un ressort mettrait en mouvement. Ils essayent aussi de frapper avec leurs ailes, à la manière des pigeons, mais sans aucun effet.

Leur nourriture se compose exclusivement d’insectes, et surtout de coléoptères, bien qu’ils sachent attraper plus d’une mouche ou d’une chenille, et soient très habiles à prendre criquets et sauterelles, dont ils se gorgent parfois, tout en rasant le sol avec une extrême rapidité. On les voit aussi boire pendant qu’ils effleurent la surface de l’eau, comme font les hirondelles.

En hiver, il ne reste aucun de ces oiseaux dans toute l’étendue des États-Unis. Le popetué est le seul que j’aie entendu et rencontré, au mois de janvier, sur le cours supérieur de la rivière Saint-Jean, dans la Floride orientale. J’ai su qu’en automne, à la Nouvelle-Orléans, il en demeurait souvent pour chercher la nourriture sur les prairies et les rivières, jusqu’au commencement de la saison pluvieuse ; et c’est aussi l’époque où ils tombent en grand nombre sous les coups du chasseur. Mais qu’il survienne un jour de brume, et le lendemain on n’en verra plus. Dans la saison avancée, quand ils descendent du nord, ils passent si rapidement au-dessus des bois, que l’on n’a que le temps de leur donner un seul regard.

Me trouvant à la Clef Indienne, je vis un couple de