Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 1.djvu/181

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d’avoir rencontré de si braves gens. M. Flint, pendant ce temps, mettait la main aux chevaux qu’il conduisait sous un hangar ; et la jeune femme allait et venait pour tout préparer, d’un air si empressé et si aimable, qu’elle semblait évidemment nous dire que tout ce qu’elle en faisait n’était qu’un plaisir pour elle. Deux jeunes nègres avancèrent un moment leur grosse face pour nous regarder, puis disparurent en appelant les chiens, et bientôt après les cris du poulailler nous apprenaient qu’on s’occupait activement de nous. Jupiter apporta de nouveau bois dans l’âtre dont la flamme illumina toute la maisonnette ; enfin, M. Flint et notre hôte étant rentrés, nous commençâmes réellement alors à goûter toutes les douceurs de l’hospitalité.

« C’est bien dommage, observa l’habitant des bois, que nous n’ayons eu le bonheur de vous avoir il y a aujourd’hui trois semaines ; car c’était, dit-il, le jour de nos noces : mon père nous avait donné de quoi garnir le buffet, et vous auriez pu faire meilleure chère. Malgré cela, si vous aimez le jambon et les œufs, on pourra vous en donner, même un petit poulet sur le gril. Je n’ai pas de whisky ; mais mon père a de fameux cidre, et je vais vous en chercher. » Je demandai si son père demeurait loin : « Seulement à trois milles, monsieur, et je vais être de retour avant qu’Élisa ait fricassé le souper. » En effet il sortit, et l’instant d’après nous entendions le galop de son cheval. La pluie tombait toujours à torrents ; et alors moi aussi, je fus frappé de l’extrême bonté de notre hôte.

D’après toutes les apparences, l’âge du couple ai-