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Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 1.djvu/192

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fournis de petits arbres, de buissons, de ronces et de broussailles.

Pendant l’incubation, la femelle remarque si exactement la position dans laquelle elle laisse ses œufs, en s’en éloignant pour prendre un peu d’exercice, se rafraîchir, piquer quelque grain de gravier ou se rouler dans la poussière, qu’à son retour, elle s’aperçoit très bien si l’un d’eux a été déplacé ou touché par la main d’un homme, et pousse aussitôt un cri bas et plaintif, à l’appel duquel le mâle accourt pour gémir et se lamenter avec elle. Quelques personnes s’imaginent que, dans ce cas, la femelle abandonne son nid : mais il n’en est rien ; au contraire, elle redouble de vigilance et de soin, et ne le quitte plus que pour de rares instants. Ce n’est qu’après avoir été forcée maintes et maintes fois dans sa chère retraite, et lorsque de fréquentes intrusions l’ont par trop alarmée, qu’elle se décide enfin à partir, et encore, bien à regret ; même si les œufs sont à la veille d’éclore, elle se laissera plutôt prendre que de déserter son poste.

Ces nids sont exposés aux visites de diverses sortes de serpents qui y montent, et ordinairement sucent les œufs et avalent les petits. En de telles extrémités, non-seulement le couple auquel le nid appartient, mais encore des troupes d’autres moqueurs du voisinage volent au lieu menacé, attaquent les reptiles, et, dans quelques cas, sont assez heureux pour les faire battre en retraite, ou même les mettre à mort. Des chats qui ont abandonné les maisons pour rôder à travers champs, dans un état à demi sauvage, sont aussi, pour eux, de