Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 1.djvu/251

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semblent n’avoir point encore appris à se méfier de notre espèce.

Au long des rivages de la baie de Fundy, la perdrix des pins est beaucoup plus abondante que le tétrao à fraise qui, en effet, devient graduellement plus rare à mesure qu’on s’avance davantage vers le Nord, et qui, au Labrador où on ne le connaît pas, est remplacé par le tétrao des saules et deux autres espèces. Les femelles du tétrao du Canada diffèrent considérablement dans leur coloration, suivant la différence des latitudes. Dans le Maine, par exemple, elles sont plus richement colorées qu’au Labrador, où j’ai reconnu que tous les individus que j’ai pu me procurer étaient d’une nuance beaucoup plus grise que ceux tués dans les environs de Denisville. La même différence est peut-être encore plus remarquable parmi les tétraos à fraise, qui sont si gris et si uniformément colorés dans les États du Nord et de l’Est, qu’on les prendrait certainement pour une autre espèce que ceux du Kentucky ou des districts montagneux du sud de l’Union. J’ai chez moi des dépouilles de nombreuses espèces que je me suis procurées à d’immenses distances l’une de l’autre, et qui offrent ces mêmes diversités dans la teinte générale de leur plumage.

Toutes les espèces de ce genre annoncent l’approche de la pluie ou d’un ouragan de neige avec bien plus de précision que le meilleur baromètre. Dans l’après-midi qui précède ces phénomènes, on les voit regagner leurs retraites, plusieurs heures plus tôt qu’elles n’ont coutume, quand le beau temps est assuré. J’ai remarqué