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Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 1.djvu/305

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sur sa large épaule ; à l’un de ses côtés pend son sac à balles surmonté de la corne d’un vieux buffle, autrefois la terreur du troupeau et qui sert maintenant à mettre une livre de poudre de chasse superfine. C’est là aussi qu’il a fourré son grand couteau ; il n’a pas même oublié son tomahawck, dont le manche est passé, derrière lui, dans sa ceinture ; et il marche d’un tel pas, que peu d’hommes probablement, si ce n’est vous et moi, pourraient le suivre ; mais nous avons résolu d’être témoins de ses sanglants exploits, et d’ailleurs le voilà qui s’arrête ; il examine sa pierre à fusil, son amorce, la pièce de cuir qui recouvre sa platine ; puis il regarde en haut, il s’oriente et cherche à reconnaître dans quelle direction il fera le meilleur pour le gibier.

Le ciel est clair, le vif éclat du soleil levant rayonne à travers les basses branches des arbres ; les gouttes de rosée, perles liquides, scintillent à l’extrémité de chaque rameau. Déjà la couleur émeraude du feuillage a fait place aux teintes plus chaudes des mois d’automne ; une légère couche de gelée blanche recouvre les barreaux qui enclosent le petit champ de blé du chasseur, et lui, tout en marchant, a les yeux sur les feuilles mortes qui jonchent à ses pieds la terre ; il y cherche les traces bien connues du sabot de quelque daim. Maintenant, il se baisse vers le sol où quelque chose vient d’attirer son attention… Regardez, il change d’allure, hâte le pas ; bientôt il atteindra, là-bas, cette petite montagne. À présent, comme il marche avec précaution, faisant halte à chaque arbre, jetant les yeux en avant, comme s’il était déjà à portée du