Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 1.djvu/32

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qu’ils ont reçue d’autrui dans la composition de leurs ouvrages. En maintes circonstances, en effet, le véritable auteur des dessins et des descriptions dans les livres d’histoire naturelle n’est, autant dire, pas mentionné du tout ; tandis que l’auteur prétendu se pavane dans toute sa gloire en récoltant le mérite que le monde a bien voulu lui accorder. Ce manque de loyauté m’a toujours révolté ; et c’est, au contraire, avec bien du plaisir que je reconnais ici l’assistance que j’ai reçue d’un ami, M. William Macgillivray, dont l’esprit cultivé et le goût prononcé pour l’étude des sciences naturelles m’ont été d’un grand secours, je ne dis pas, pour dessiner mes figures, ou rédiger le livre maintenant entre vos mains, bien que parfaitement apte à l’une et à l’autre tâche, mais pour compléter les détails scientifiques et adoucir certaines aspérités de mes biographies.

Je ne vous présenterai pas les objets dont se compose mon livre, dans l’ordre adopté par les auteurs à systèmes ; et j’ai peine à croire que vous vous en plaigniez, cher lecteur. Ce n’est pas que vous et moi, nous ne sachions parfaitement, et tout le monde avec nous, qu’il existe une chaîne immense reliant l’une à l’autre chacune des parties de l’œuvre sublime du Créateur ; mais, après avoir reçu la vie, chaque être a été laissé en liberté pour s’en aller, à son choix, chercher la nourriture la mieux appropriée à ses besoins, ou les conditions de bien-être si abondamment répandu pour eux tous sur la surface du globe. Et je ne sache pas qu’il soit dans leurs habitudes de s’aligner l’un à la suite de l’autre, en procession régulière, comme pour aller à un enterrement ou à une