Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 1.djvu/393

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

ces rudes combats ; mais rarement cela dure-t-il plus de deux ou trois minutes : l’apparition d’une seule femelle suffit pour terminer à l’instant leur querelle, et tous ils partent après elle comme des fous. La femelle fait preuve de la réserve naturelle à son sexe, de cette réserve sans laquelle, même parmi les alouettes, toute femelle resterait probablement sans trouver de mâle. Lorsque celui-ci vole vers elle en soupirant ses plus douces notes, elle s’éloigne de son ardent admirateur de manière à le faire douter si elle le repousse ou l’encourage. À la fin, pourtant, on lui permet d’approcher pour exprimer, par ses chants et ses galantes démonstrations, la constance et la force de sa passion ; on consent à l’accepter pour maître ; et au bout de quelques jours, vous pouvez les voir tous les deux ne s’occupant plus qu’à chercher un lieu convenable pour y élever leurs petits.

Au pied de quelque touffe épaisse de grandes herbes, vous trouvez le nid : un creux est fait en terre, dans lequel sont placés en abondance herbes, racines fibreuses et autres matériaux arrangés circulairement ; et tout autour, les feuilles et les tiges des herbes environnantes sont entre-croisées pour le couvrir et le cacher. L’entrée ne permet qu’à l’un des oiseaux à la fois d’y pénétrer ; mais les deux couvent alternativement. Les œufs sont au nombre de quatre ou cinq, d’un blanc pur, émaillés et tachetés de rouge-brun, surtout vers le gros bout. Les jeunes éclosent à la fin de juin et n’ont besoin que de quelques semaines pour être en état de suivre leurs parents. Ces oiseaux se pro-