Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 1.djvu/428

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occasion qu’elles se rabattent sur des insectes ou diverses sortes de lichens.

D’habitude leur nid est placé bas, sur quelque branche horizontale de cornouiller, rarement parmi des buissons. Il est large, bien assis sur la branche, et formé extérieurement de feuilles sèches, puis d’une seconde couche d’herbe et de boue, avec un coussin de menues racines au dedans. Les œufs, au nombre de quatre ou de cinq, sont d’une belle couleur bleue uniforme. On trouve ordinairement ce nid dans des enfoncements marécageux, sur le penchant des montagnes.

Quand elle est posée sur la branche, cette grive hoche fréquemment de la queue, et accompagne chaque fois ce mouvement d’un cri sourd et moqueur qui ne ressemble en rien à celui du robin. Par moment, elle se tient immobile, les plumes légèrement relevées en arrière. Elle marche et sautille sur les branches avec beaucoup de grâce, et souvent courbe la tête en bas, pour épier ce qui se passe autour d’elle ; fréquemment elle descend par terre et s’occupe à retourner les feuilles en cherchant des insectes, puis à la moindre alarme se renvole sur les arbres.

La vue d’un renard ou d’un raton l’inquiète beaucoup ; et elle les suit à une distance respectueuse, en poussant un cluck plaintif bien connu des chasseurs. Même pendant l’hiver, ces oiseaux sont nombreux dans la Louisiane. Ils ne se forment jamais en troupes, mais vont seul à seul à cette époque, et on ne les voit par couples que dans la saison des œufs. On les élève aisément à la partie du nid, et ils chantent presque aussi