Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 1.djvu/436

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avaient fait lever deux jeunes mâles, dont nous prîmes la piste, et que nous rejoignîmes après une poursuite de deux ou trois milles. Nous tâchâmes de les rabattre du côté de notre camp, ce qui nous réussit d’abord très bien ; mais, à la fin, l’un de ces animaux, après maints efforts pour regagner une autre route, fit volte-face contre le chasseur qui, ne se croyant plus en sûreté, fut obligé de le tuer. Son compagnon, un peu plus docile, se laissa mener encore quelque temps ; cependant, comme il avait plusieurs fois déjà cherché à faire des feintes, et qu’en revenant sur ses pas il pouvait à l’improviste fondre sur nous, sa mort fut également résolue. Nous les dépouillâmes l’un et l’autre ; mais nous ne voulûmes emporter que les langues et les mufles, qui sont considérés comme les morceaux les plus délicats.

Nous nous étions remis en quête depuis un quart d’heure au plus, lorsque les marques que j’ai précédemment décrites s’offrirent à notre vue. Nous les suivîmes, et elles nous eurent bientôt conduits à une remise d’où les élans venaient de partir. En ayant fait le tour, nous reconnûmes facilement par où ils étaient sortis ; il n’y eut qu’un vieux mâle dont la trace nous échappa, mais que les chiens finirent par découvrir. Nous ne tardâmes guère à rattraper une femelle avec son jeune qui, en très peu de temps, furent tous deux réduits aux abois. C’est merveille de les voir battre et fouler en moins de rien un large espace dans la neige, et se retranchant dans cette espèce de camp, défier la dent des chiens et frapper des pieds de devant avec