Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 1.djvu/51

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voit ouvrir en partie et successivement chaque aile qu’ils replient ensuite l’une sur l’autre, comme si le poids en était trop lourd. D’autres fois, ayant l’air de s’amuser, ils font plusieurs pas en courant, les deux ailes ouvertes, et s’en éventant les flancs à la manière des volailles domestiques ; enfin, ils se mettent à sauter deux ou trois fois en l’air et à se secouer. En cherchant la nourriture parmi les feuilles ou dans les terrains meubles, ils se tiennent la tête haute, et sont continuellement sur le qui-vive ; mais dès que leurs jambes et leurs pieds ont fini l’opération, on les voit immédiatement piquer du bec, et saisir l’aliment dont la présence, je suppose, leur est fréquemment indiquée, pendant qu’ils grattent, par le sens du toucher que possède leur pied. Cette habitude de gratter et d’écarter les feuilles sèches dans les bois, leur est fatale ; en effet, les places qu’ils mettent ainsi à nu, peuvent avoir deux pieds de large ; et quand elles sont fraîches, on juge que les oiseaux ne sont pas loin. Durant les mois d’été, ils fréquentent les sentiers et les routes aussi bien que les champs labourés, pour se rouler dans la poussière et se débarrasser des tiques dont ils sont infectés en cette saison, en même temps que des moustiques qui les tourmentent considérablement, en les mordant à la tête.

Lorsqu’après une grande chute de neige, le temps tourne à la gelée, de manière à former une croûte dure à la surface, les dindons restent sur leurs branches pendant trois ou quatre jours et quelquefois plus ; ce qui prouve qu’ils sont capables de supporter une abstinence prolongée. Cependant, s’il y a des fermes dans le voisi-