Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 1.djvu/81

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laquelle, sans doute pas un seul d’entre eux n’eût été capable de diriger mes pas. Quel dommage, me disais-je en moi-même, que tant de jeunes gentlemen qui ne savent comment tuer le temps, ne s’avisent, un jour, de consacrer leur loisir à l’exploration de ces retraites sauvages, si riches et si bien peuplées pour un ami de la nature ! Que leurs pensées prendraient un tour différent, si au lieu de perdre des semaines à perfectionner leurs insipides courbettes, à courir le monde en grand équipage, n’ayant d’autre ambition que de faire admirer la tournure de leurs jambes, ou de déguster leurs vins dans quelque rendez-vous, ils voulaient s’occuper enfin à contempler les trésors que la nature, avec tant de profusion, a répandus tout autour d’eux ; ou seulement, s’ils cherchaient à doter, de quelque nouveau spécimen, leur musée dont autrefois on admirait l’ordre parfait et les précieuses collections ! Mais hélas ! ils ne se soucient guère des richesses que renferme le grand marais de pins ; et probablement, l’hospitalité qu’on y trouve serait encore moins de leur goût !