Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 1.djvu/91

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

pendant qu’il tombe de la neige ; et c’est un moment où il est facile de les approcher.

L’aigle à tête blanche se montre rarement dans les districts très montagneux ; mais il préfère les terrains bas des rivages de la mer, ceux de nos grands lacs et les bords des rivières. Il réside constamment aux États-Unis, dans chaque partie desquels on peut le rencontrer, et fréquente les lieux où les pigeons se retirent et viennent nicher, pour ramasser les jeunes qui tombent par hasard, ou les vieux, quand ils sont blessés. Cependant, il suit rarement les troupes de ces mêmes oiseaux, lorsqu’ils accomplissent leurs migrations.

Quand on l’a tiré et blessé, il cherche à fuir par des sauts longs, vifs et répétés ; et si on ne le poursuit pas de près, il réussit bientôt à se cacher. Vient-il à tomber dans l’eau, il en frappe violemment la surface de ses ailes déployées, et quelquefois gagne le rivage, s’il n’en est éloigné que de vingt ou trente pas. Il peut vivre longtemps sans rien manger ; plusieurs, m’a-t-on dit, étant retenus en captivité, ont ainsi vécu, et sans paraître trop en souffrir, pendant vingt jours entiers. Toutefois, je ne suis pas en mesure de garantir ces faits, bien qu’ils puissent être parfaitement exacts. Ils se défendent à la manière des autres aigles et des faucons, en se renversant sur le dos, en portant de furieux coups de griffes à chaque objet qu’ils peuvent atteindre, tenant le bec ouvert, et tournant rapidement la tête pour veiller sur les mouvements de l’ennemi. Leurs yeux aussi paraissent beaucoup plus sortis que dans l’état ordinaire.

On suppose généralement que les aigles parviennent