Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 2.djvu/132

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derniers jours de septembre, j’en ai goûté dont la chair me paraissait de même qualité qu’au printemps. L’une des habitudes les plus remarquables de cette Perche est celle qui lui a valu son nom de grondeuse. Quand elle se balance dans l’eau, près du fond d’une barque, elle fait entendre une sorte de murmure sourd qui ressemble assez à un grognement. Dès qu’on fait le moindre bruit dans le bateau, en frappant au fond ou sur le bord, il cesse à l’instant même, pour recommencer quand tout est redevenu tranquille ; mais on ne l’entend d’ordinaire que quand le temps est calme et beau.

La Perche blanche ne mord à l’appât qu’avec de grandes précautions ; et très souvent elle l’enlève sans se prendre. Aussi faut-il beaucoup d’adresse pour la piquer ; et si vous la manquez la première fois qu’elle touche à l’hameçon, il est probable qu’elle n’y reviendra plus. J’ai vu à l’œuvre des mains novices qui, dans tout le cours d’une matinée, ne réussissaient qu’à en attraper une ou deux, en perdant peut-être vingt écrevisses. — Maintenant que je vous ai mis au courant de quelques-unes des particularités qu’offre l’histoire de la Perche blanche, laissez-moi vous dire un mot de ses amorces favorites.

On ne peut certes pas prétendre que l’Écrevisse soit un poisson, bien que ce soit par ce nom que d’ordinaire on la désigne ; et comme chacun connaît sa forme et sa nature, je vous tiens quitte, à cet égard, de plus amples explications ; mais du moins on peut dire que c’est un beau crustacé qui, par son importance, doit,