Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 2.djvu/134

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plus lourdes, d’un brun grisâtre, paraissent moins alertes dans l’eau que sur terre, quoique étant bien de véritables amphibies. Les premières se cachent sous les rochers, les pierres ou les plantes aquatiques ; les autres se font un trou dans le sol humide, en rejetant à côté les matériaux, comme lorsqu’un homme creuse un puits.

Ces trous sont plus ou moins profonds, suivant la nature du terrain ; cela dépend également de la sécheresse croissante du sol, augmentée par la chaleur de l’été, et enfin de la composition des diverses couches. Par exemple, dans les endroits où l’Écrevisse peut atteindre l’eau au bout de quelques pouces, elle reste là, pendant le jour, sans pousser plus avant, et se met en route, quand vient la nuit, pour chercher sa nourriture. Toutefois, lorsqu’elle se trouve à sec, elle recommence à piocher ; et c’est ainsi que, tandis qu’un trou n’a quelquefois que cinq ou six pouces de profondeur, un autre peut avoir deux, trois pieds et même plus. Dans le premier cas, on la déloge facilement ; mais lorsque le trou est profond, il faut se servir d’une ficelle à laquelle on attache un morceau de viande ; l’Écrevisse mord avidement à l’appât, alors on la tire petit à petit, et on s’en empare sans plus de cérémonie. L’Ibis blanc s’y prend d’une autre façon : ayant remarqué ces petits tas de boue, qu’elle établit en forme de rempart autour de son trou, il s’en approche doucement, puis commence à démolir la construction par le haut, et en rejette les fragments dans la cavité où se tient l’animal. Cela fait, il se retire à l’écart, et attend