Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 2.djvu/248

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haut que la côte méridionale du Labrador, et ne descend guère au sud aussi bas que la baie de New-York.

Le Cormoran à double crête (P. dilophus), qui est le second par la taille, s’avance plus loin dans les deux directions, du moins à ce qu’assure le docteur Richardson, bien que mon excellent ami le capitaine James Clark Ross ne fasse mention d’aucun des oiseaux de cette famille dans le cours de son voyage aux mers arctiques. Quoi qu’il en soit, ils nichent en grand nombre au Labrador, et durant l’hiver se rencontrent le long de nos côtes orientales, quelquefois jusqu’à Charleston, dans la Caroline du Sud.

Quant au Cormoran de la Floride (P. Floridanus), il réside constamment dans les parties méridionales de l’État d’où il tire son nom, et s’y montre en abondance, surtout au commencement du printemps et de l’été. C’est là, en effet, qu’il aime à faire son nid sur les îles, et au bord des petites baies de l’extrémité sud de la péninsule, d’où il en part des quantités considérables, les uns pour visiter les eaux du Mississipi, et même de l’Ohio ; d’autres pour s’avancer à l’est, jusqu’au cap Hatteras[1] ; mais tous reviennent aux Florides, aussitôt que le froid se fait sentir.

Le Cormoran de la Floride se risque rarement bien loin en mer. Il préfère le voisinage des terres, et se trouve dans les baies, les détroits et les larges rivières. Je n’en ai jamais vu à plus de cinq milles du rivage. Il

  1. Dans la Caroline du Nord, sur l’Atlantique ; c’est l’un des caps les plus dangereux des États-Unis.