Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 2.djvu/250

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crête d’un vert doré, et sur la tête, le cou et les cuisses, de petites plumes blanches. Il habite, ajoute-t-il, les deux continents, ainsi que l’un et l’autre hémisphère. Assez commun au printemps et en été, dans les États du centre, il le devient beaucoup plus dans les Florides où il niche, et n’abonde pas moins sous les cercles arctique et antarctique. Malheureusement, le prince n’en donne pas les dimensions, excepté pour le bec qu’il dit avoir trois pouces et demi de long. Le Cormoran de la Floride, en aucun temps, ne présente ces caractères ; et comme je le crois différent de tous ceux indiqués jusqu’à ce jour, j’ai pris la liberté de lui donner un nom particulier, en attendant que la figure et la description permettent aux savants de s’en former une idée plus exacte et de confirmer s’il y a lieu, la nouvelle espèce, ou bien de lui restituer son ancien nom, en cas qu’elle en ait déjà reçu un.

Le 26 avril 1832, mes compagnons et moi, nous visitâmes plusieurs petites clefs, distantes de quelques milles du port où notre vaisseau était à l’ancre. M. Thruston nous avait donné sa fine barge, et nous accompagnait lui-même, avec son fameux pilote, M. Egan, tout à la fois pêcheur et chasseur des plus renommés. Les îles étaient séparées par d’étroits et tortueux canaux, et sur la surface des eaux limpides se réfléchissaient les sombres mangliers, parmi les branches desquels de nombreuses colonies de Cormorans avaient établi leurs nids, et étaient déjà sur leurs œufs. Il y en avait par milliers, et chaque arbre portait un nombre plus ou moins considérable de nids, quelques-uns cinq