Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 2.djvu/32

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d’herbe. Elle se tient, la plupart du temps, à une petite distance des rivages, devient plus farouche, diminue de volume et est bien inférieure, comme mets, à celles qui visitent l’intérieur du pays.

Un autre artifice assez curieux qu’on emploie, pour tuer ces oiseaux, et que j’ai pratiqué moi-même avec beaucoup de succès, consiste en ceci. Dans le sable des bancs que les Oies ont coutume de fréquenter pendant la nuit j’enfonçais un tonneau jusqu’à quelques pouces du haut, et m’installais dedans à l’approche du soir, ayant eu soin de tirer par-dessus quantité de broussailles, et de placer sur le sable mon fusil, également recouvert de broussailles et de feuilles. Parfois des Oies venaient s’abattre tout près de moi, et de cette manière j’en ai tué souvent plusieurs d’un seul coup ; mais ce stratagème s’use bientôt, et n’est bon au plus que pour quelques mois. Même au plus rude de l’hiver, ces oiseaux, par leurs mouvements continuels dans l’eau, peuvent la maintenir libre, sur une certaine étendue, et empêcher la glace de prendre aux endroits les plus profonds d’un étang. Lorsque le hasard, ou autre cause, leur réserve ainsi de ces espaces ouverts à la surface des marais, des étangs ou des lacs, elles ne manquent pas d’en profiter, et le chasseur peut les y fusiller tout à son aise.

On prétend que, dans l’État du Maine, il existe une espèce distincte d’Oie du Canada, beaucoup plus petite que la nôtre, à laquelle d’ailleurs elle ressemble sous tous les autres rapports. Comme la première, elle fait un large nid, qu’elle double de son propre duvet. Elle