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Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 2.djvu/373

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rapportent en partie au Pluvier à tête de bœuf (Charadrius helveticus) ; et même, dans la seconde édition de ses œuvres, l’éditeur a rejeté le Pluvier doré, comme n’appartenant pas à l’Amérique, bien qu’il eût pu en voir très souvent sur les marchés de Philadelphie. Le prince Bonaparte a fait justice de cette erreur dans ses remarquables Observations sur la nomenclature de l’Ornithologie de Wilson. M. Selby, en parlant du Pluvier doré, dit que, dans son opinion, l’oiseau qu’on désigne sous ce nom en Amérique diffère de celui d’Europe. Pour moi qui les ai vus et examinés sur les deux continents, j’ai reconnu que leurs mœurs, le son de leur voix, leur manière d’être, en un mot toute leur apparence, étaient exactement semblables.

Ce Pluvier marche légèrement sur le sol ; souvent, quand on l’observe, il s’éloigne de quelques pas en courant, puis s’arrête tout court, fait deux ou trois inclinaisons de tête en se secouant tout le corps, et lorsqu’il croit qu’on ne le voit plus, se foule et demeure ainsi caché jusqu’à ce que le danger soit passé. Quand vient pour ces oiseaux le moment de quitter le Nord, et pendant qu’ils se tiennent sur les sables ou les bancs de vase au bord de la mer, ils lèvent fréquemment les ailes, comme pour leur faire prendre l’air quelques instants. En cherchant leur nourriture, ils se dirigent en droite ligne, regardent souvent en bas et de côté, et chemin faisant, ramassent ce qu’ils trouvent en se courbant par un mouvement particulier. On les voit aussi fouler avec leurs pieds la terre humide, pour en faire sortir les vers. En automne, ils se retirent sur les terrains les