Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 2.djvu/4

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viennent plus abondants à mesure qu’on avance à l’est et au nord. Lors de mon excursion au Labrador, j’en trouvai qui couvaient, au mois de juin, sur les îles de la Madeleine. Dans l’île d’Anticosti, coule une grande rivière sur les rives de laquelle on dit qu’il s’en élève, chaque saison, d’innombrables couvées ; et au Labrador, il n’y a pas de plaine marécageuse tant soit peu à la convenance de ces oiseaux, qui ne contienne quelques-uns de leurs nids. Celles de ces oies qui viennent nous visiter des latitudes les plus septentrionales, retournent, comme tant d’autres espèces, avec le printemps, dans ces tristes régions où elles ont reçu l’existence.

En hiver, il n’en reste que très peu, ou même pas du tout, dans la Nouvelle-Écosse. Ainsi mon ami Thomas M’Culloch m’a dit n’en avoir jamais vu une seule, dans cette saison, aux environs de Pictou[1]. Au printemps, quand elles remontent vers le nord, elles passent, en immenses bataillons, bien haut dans les airs ; tandis qu’à l’automne les bandes sont beaucoup moins fortes et volent plus bas. Pendant leurs migrations du printemps, les principales stations où elles s’arrêtent, en attendant des jours plus doux, sont la baie des Chaleurs[2], les îles de la Madeleine, Terre-Neuve, Labrador, à chacune desquelles il en reste toujours quelques-unes qui se décident à y nicher et à y séjourner tout l’été.

  1. Petite île, rivière et baie, à l’extrémité méridionale du golfe Saint-Laurent.
  2. Formée par le golfe Saint-Laurent, entre le Nouveau-Brunswick et le Nouveau-Canada, à l’embouchure de la Ristigonche.