Page:Augagneur, Erreurs et brutalités coloniales, Éditions Montaigne, 1927.djvu/116

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

forêt, était entouré de rebelles agressifs. Mahavelo fit annoncer sa décision d’attaquer. Le 2 mars, à minuit, il exécuta sa menace ; une vive fusillade fut dirigée sur le poste. Le lieutenant Lefranc y répondit par des feux de salve et vingt minutes après, l’attaque cessa. Mais à 15 heures, nouvelle alerte. Une balle blesse grièvement à l’épaule une sentinelle. On riposte. L’ennemi se retire.

Esira est occupé par le capitaine Bieau, qui reçoit les soumissions des gens de Fiela. Les opérations militaires dans ce secteur sont terminées le 10 mars.

Le chef Regaki, chassé de Fort-Dauphin, s’est établi, suivi par un millier d’indigènes, au confluent de la Mandratsara et de l’Isoanala.

Il fut décidé qu’avant d’essayer de disperser ce dernier rassemblement, on reconnaîtrait son importance et sa position. Des reconnaissances devaient partir à cet effet de Betroky et de Benenitra. En effet, le 12 mars 1905, deux reconnaissances étaient sorties du poste de Benenitra pour visiter la vallée de l’Hazofotsy.

Ces deux reconnaissances se rejoignirent au village d’Ikoloky, abandonné par ses habitants ; elles remontèrent la rive gauche de l’Hazofotsy et se heurtèrent à des rebelles retranchés derrière des rochers. Le soldat Clauss fut tué en tête de l’avant-garde ; le tirailleur Rapapaha, voulant enlever le corps de Clauss fut blessé : le sergent Mornet, quittant le gros de la reconnaissance, s’avance alors pour emporter le cadavre de Clauss ; il est blessé mortellement. Ces morts rendent les tirailleurs hésitants : le sergent Zuber, qui a pris le commandement, rétrograde, ramène la troupe à Isoanala-Ambany. Il a abandonné le corps de