Page:Augagneur, Erreurs et brutalités coloniales, Éditions Montaigne, 1927.djvu/137

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daient qu’il fut immédiatement fusillé avec éclat, devant la population de Sandravinany. Ils jugeaient cette exécution indispensable comme exemple donné aux indigènes, qui hier encore, suivaient Kotavy dans sa révolte. M. Lepreux, plus modéré, décida que Kotavy serait déféré à une cour criminelle siégeant à Farafangana. Un télégramme fut expédié à ce sujet au procureur général à Tananarive.

Quelqu’un opina que Kotavy devrait suivre le gouverneur à Farafangana. L’administrateur Benevent et le capitaine Bourgeron combattirent cette proposition : Kotavy était un homme dangereux ; en route il pourrait faire chavirer la pirogue et s’évader. Kotavy fut laissé à Sandravinany, emprisonné, sous la garde des Sénégalais.

Le lendemain à 6 heures, le gouverneur Lepreux partait pour Farafangana. À 12 heures, à Manambondrono, l’administrateur Benevent et le capitaine Bourgeron recevaient du lieutenant Bars, demeurant à Sandravinany, une lettre qui annonçait, sans donner de détails, une tentative d’évasion de Kotavy. M. Lepreux arriva à Farafangana le 9 septembre ; il y trouva cette lettre du capitaine Bourgeron :


Vangaindrano, 8 septembre 1905


« J’ai l’honneur de vous adresser ci-joint la copie d’une lettre de Monsieur le Lieutenant Bars, chef du poste de Sandravinany, par laquelle il me rend compte de la mort inattendue de l’ancien brigadier de milice rebelle Kotavy, détenu à la prison du poste en attendant son transfert à la prison de Farafangana. Il ressort d’après la date d’envoi de la dite lettre que le lieutenant Bars