Page:Augagneur, Erreurs et brutalités coloniales, Éditions Montaigne, 1927.djvu/168

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Or partout, dès notre apparition dans son pays, l’indigène a été soumis à des travaux pénibles, par réquisition, sans rémunération.

Des réquisitions de travailleurs avaient essentiellement pour but, soit l’établissement de routes, soit le transport d’approvisionnements, soit encore la construction de postes ou le ravitaillement des troupes.

Trop souvent les routes absorbèrent l’activité de nombreux indigènes, recrutés de force, et, je le répète, point payés.

Les déplacements incessants des militaires, le transport de leur matériel, occupaient également, et toujours sans salaire ou pour un salaire dérisoire, de nombreux porteurs. Dès qu’un poste était établi, les indigènes étaient forcés de lui apporter des vivres, et de transférer leur habitation dans son pourtour.

Les réquisitions de travailleurs, pratiquées brutalement, troublaient la quiétude des réquisitionnés, les arrachant à leur village, à leurs habitudes, sans la compensation d’un profit quelconque. Elles déterminèrent partout des résistances, qui amenaient, de la part de l’autorité, des redoublements de rigueur.

Nous allons voir que dans tous les districts insurgés la rébellion connut les mêmes causes, celles que je viens d’indiquer, d’autant que perception des impôts, réquisitions de travailleurs, désarmement, furent exécutés au mépris des prescriptions les plus élémentaires de justice et d’humanité.