Page:Augagneur, Erreurs et brutalités coloniales, Éditions Montaigne, 1927.djvu/181

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ment, dit l’adjudant de Beon, sans l’atteindre ». Les partisans opèrent parfois seuls ; ainsi deux partisans rencontrent quatre hommes conduisant des bœufs : les hommes fuient, les partisans s’emparent des animaux, qualifiés « bœufs fahavalos ».

Dans le territoire de Iakora, le sergent Philipini rassemble la population et déclare à Relalo, chef de village, frère de Befanhoa, qu’en raison de sa mauvaise volonté à remettre les fusils et à faire rentrer ses parents qui ont pris la brousse, il va être fusillé. Il fait bander les yeux à Relalo. Le fils de Relalo s’enfuit. Philipini fait tirer une salve sur ce fuyard qui est tué. Les tirailleurs lui coupent la tête et les mains. Ce pauvre homme était le neveu de Befanhoa, qui l’appelait son fils : c’est celui-là dont Befanhoa reprochera plus tard la mort au capitaine Quinque.

Une reconnaissance commandée par le sergent indigène Rainimandrafy est envoyée par Philipini pour rechercher des armes : Rainimandrafy rapporte deux têtes au poste.

À Befotaka commandait le lieutenant Baguet, tué plus tard devant Amparihy. En juillet 1904 il écrit au capitaine Quinque, qu’il a accordé un délai d’un mois aux indigènes de son secteur pour rendre les fusils. Ce délai expiré, si le désarmement n’est pas achevé, les chefs seront punis de six mois de prison, et d’amendes, figurées par leurs bœufs attribués aux dénonciateurs. Si ces chefs n’ont pas de bœufs, ils seront incarcérés pendant six mois de plus.

Les habitants des villages s’enfuient, poursuivis par les patrouilles qui tirent sur les villages des feux de salve. Le 10 novembre 1904, les chefs Ivolosy et Revingo, dénoncés comme détenteurs de fusils,