Page:Augagneur, Erreurs et brutalités coloniales, Éditions Montaigne, 1927.djvu/199

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que leurs ressortissants aient versé le montant de leurs contributions.

Quand les dix-sept hommes arrivèrent à Vondrozo, la prison était pleine, il n’y avait pas de place pour eux. Ils furent descendus dans un silo, en compagnie de voleurs de bœufs. Le silo contenait vingt-cinq prisonniers qui y passèrent la nuit.

Les tirailleurs chargés de la surveillance, fermèrent l’ouverture du silo avec des planches, sur lesquelles ils se couchèrent. Au matin les planches furent enlevées : un silence absolu, troublé seulement par quelques gémissements, régnait dans le silo : sur les vingt-cinq occupants, vingt étaient morts asphyxiés.

Cet événement détermina une vive effervescence dans la région ; des murmures s’élevèrent, le lieutenant Bourès s’alarma, se rendit dans les villages, distribua quelques piastres, s’efforça de calmer les esprits, rejetant sur Tiavanga, son subordonné, la responsabilité de l’arrestation des chefs et de leur détention dans le silo.

Malgré ses efforts, l’émoi persistait. Le lieutenant se rendit à Farafangana, auprès du capitaine Dardaine, alors chef de la province. Que se passa-t-il entre ces deux officiers ? Aucun document n’a été trouvé relatif soit à leur entrevue, soit à l’événement qui l’avait motivée.

Le lieutenant Bourès revint à Vondrozo. Le lendemain il fit appeler le sergent comorien Ossoufi ; lui ordonna de s’assurer de Tiavanga, de le conduire à Faranfangana et de le tuer… s’il tentait de s’évader. Ossoufi, à quelque distance du poste de Vondrozo, abattit Tiavanga d’un coup de fusil.

De ces incidents : mort de vingt indigènes