Page:Augagneur, Erreurs et brutalités coloniales, Éditions Montaigne, 1927.djvu/38

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ci représentèrent aux assaillants que Nicholaesen, s’il était vazaha, n’était pas Français, qu’il avait toujours été bon pour les indigènes, qu’il était le frère de sang de plusieurs d’entre eux ; les gens de Vohimalaza, avant de tuer le Pasteur, devaient d’abord frapper ses défenseurs.

Les fahavalos s’éloignèrent de la grande case de la mission. En passant devant la demeure d’un instituteur, Razairy, ils en aperçoivent la femme, la traînent dans la cour, la menacent de mort. Katobelaka de Vohimalaza la tient par les mains et lève son famaky sur elle. Le chef Laibany lui commande d’attendre et se dirige vers la grande case où s’est réfugié l’instituteur Razairy. Il demande à voir le pasteur, qui ne se montre pas, et prévient Razairy que sa femme sera tuée, s’il ne la rachète en donnant cent francs. Razairy ne possède pas cette somme ; le pasteur en fournit l’appoint ; la femme de Razairy est mise en liberté par les insurgés.

Le cadavre de Choppy est dépecé ; des morceaux en sont jetés en pâture aux chiens : la cervelle est extraite, pilée avec de la terre rouge, dans un mortier à riz ; les fragments du mélange sont distribués aux assistants comme de puissants fanafodys (gris-gris, porte-veine).

Une femme malgache, concubine de Choppy, ne fut pas inquiétée. Tsirondahy la mit en sûreté au village voisin d’Antokomy.

Les cases de Choppy furent pillées par les fahavalos de Vohimalaza ! ils y prirent des pièces de toile, du sel, de l’eau-de-vie. Les cases furent incendiées le soir par les gens du chef Tsilefo, du village de Mahasfitrako.