Page:Augagneur, Erreurs et brutalités coloniales, Éditions Montaigne, 1927.djvu/40

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venir dès le lendemain, suivi de nombreux bourjanes porteurs des matériaux nécessaires à la construction.

Quand Alfonsi vit, le 25 novembre, arriver Befanhoa et ses hommes en nombre, il fut surpris plutôt agréablement.

Dès que les indigènes eurent occupé le poste en construction, auquel travaillaient, sans armes, le sergent et les tirailleurs, Befanhoa frappa le sergent de sa sagaie ; le sergent tomba et fut achevé à coups de haches et de bâtons.

Les bourjanes entrèrent alors dans les cases des tirailleurs et y prirent les armes : fusils modèle 86, fusils baras, haches et sagaies. Occupés à la construction, hors de leurs cases, les tirailleurs se trouvaient désarmés. Seul le caporal Ramasy put saisir son fusil, avec lequel il tua deux des agresseurs et en blessa un. Il fut aussitôt massacré. Avec le sergent Alfonsi, six tirailleurs originaires du Betsileo trouvèrent la mort.

La garnison se composait de seize hommes : sept recrutés dans le Betsileo, c’est-à-dire de race howa ; neuf de la région même, c’est-à-dire de race bara. Les Baras furent tous épargnés par les assaillants. Bafanhoa, la veille, leur avait fait savoir qu’ils auraient la vie sauve ; ils étaient donc prévenus de l’attaque. Des neuf tirailleurs baras épargnés par les rebelles, six se représentèrent dans divers postes du district après l’affaire, trois disparurent sans laisser de trace, et se joignirent à la troupe révoltée.

Les femmes des tirailleurs betsileos furent massacrées avec leurs maris ; celles des baras furent épargnées.

À la tuerie échappèrent deux indigènes, l’un non