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PRÉFACE


Erreurs et brutalités coloniales n’est pas un roman : c’est un livre d’histoire, dans lequel rien n’est rapporté d’après les dires de témoins à la mémoire souvent infidèle, ni d’après les récits de seconde main, dénaturés par leur passage de bouche en bouche.

Les faits exposés sont tirés de documents certains, et les plus graves certifiés par des lettres dont les auteurs sont les acteurs mêmes de ces événements.

La révolte des indigènes du sud-est de Madagascar, dont j’expose les péripéties et les causes, s’est produite il y a vingt-deux ans, de novembre 1904 à août 1905. Depuis cette époque, je suis en possession de tous les documents d’après lesquels est établie son histoire.

J’ai beaucoup hésité avant de les livrer à la publicité.

Une considération m’a déterminé : j’ai voulu éclairer l’opinion publique, constamment trompée par les communications officielles, la renseigner sur notre œuvre coloniale, si importante et si mal dirigée, montrer ce qu’il y a eu et ce qu’il y a encore derrière un décor trompeur, enlever le manteau voilant hypocritement de honteuses nudités.

Impartialement j’ai dépeint, par l’exposé rigoureusement exact des faits, la barbarie des indigènes et les barbaries des civilisés.