Je croirais sagement, et sans tant discourir,
Que si vous vous tuez, c’est qu’il vous plaît mourir ;
Qu’allant de votre gré dans la sombre demeure,
Vous avez vos raisons pour avancer votre heure ;
Qu’enfin c’est une chose évidente de soi
Qu’on doit permettre aux gens leur plaisir, quel qu’il soit.
Si tu meurs par gaîté, je n’ai plus rien à dire.
C’est un amusement qu’on ne peut t’interdire.
Tu préfères la mort à nous ? À ton souhait.
Nous nous consolerons d’un ami qui nous hait.
Vous le prenez tous deux ainsi qu’il le faut prendre.
À ce peu d’embarras j’étais loin de m’attendre,
Je vous en remercie, et pour remercîment
Je vous compte laisser mon bien par testament.
Généreuse amitié !
Je n’ai pas de parents, et ne connais personne.
Une clause, d’ailleurs, que vous saurez bientôt,
Vous fera bien gagner à chacun votre lot ;
Vous ne me devrez rien.