Te voir prendre une part à tous mes intérêts,
T’inquiéter un peu comment vont mes affaires,
Et si pour ton bonheur mes efforts sont prospères ;
Mais ce n’est pas ta faute, et le mal n’est pas grand,
En somme, que cela te soit indifférent.
Mais avouez qu’aussi vous ne m’en parlez guères.
Que veux-tu ? je t’ai vue à ces détails vulgaires
Bâiller de si bon cœur, que j’ai fait le serment
De ne t’induire plus en pareil bâillement.
J’ai toujours eu l’esprit si rempli de paresse !
Mais j’avais tort. Il faut que cela m’intéresse,
Puisque le seul travail que nos faibles cerveaux
Puissent faire ici-bas, est d’aimer vos travaux,
Et que nous ne comptons dans notre vie oisive
Pour tout événement que ce qui vous arrive.
Entretenez-moi donc de tous vos intérêts,
Et si je bâille un peu, j’écoute à cela près.
Je la saisis au vol cette bonne pensée !
Elle va sur-le-champ être récompensée.
Sache que nous marchons, que nous roulons plutôt
Sur le rude chemin de fortune au grand trot :
J’ai quinze mille francs chez Lassusse ; dix mille
Chez Blanche, hypothéqués sur sa maison de ville ;